Les Pinsons des Galápagos ou pinsons de Darwin
"Le mystère des mystères..."
Après avoir visité l’archipel, Darwin a écrit dans son journal:
"Dans le temps et dans l’espace, il semble que nous approchions d’un fait grandiose, du mystère des mystères: l’apparition de nouveaux êtres sur la Terre."
Notions essentielles:
- Dans les populations eucaryotes à reproduction sexuée, le modèle théorique de Hardy-Weinberg prévoit la stabilité des fréquences relatives des allèles dans une population.
- Mais, dans les populations réelles, différents facteurs empêchent d’atteindre cet équilibre théorique: l’existence de mutations, le caractère favorable ou défavorable de celles-ci, la taille limitée d’une population (effets de la dérive génétique), les migrations et les préférences sexuelles.
- Les populations sont soumises à la sélection naturelle et à la dérive génétique.
- À cause de l’instabilité de l’environnement biotique et abiotique, une différenciation génétique se produit obligatoirement au cours du temps.
- Cette différenciation peut conduire à limiter les échanges réguliers de gènes entre différentes populations.
- Toutes les espèces apparaissent donc comme des ensembles hétérogènes de populations, évoluant continuellement dans le temps.
Les Pinsons de Darwin montrent une étrange ressemblance et pourtant ce sont des espèces différentes.
Comment est-il possible qu'une espèce puisse donner des dizaines d'espèces semblables ?
Plan de la leçon:
- Populations et espèces, deux concepts importants
- Un modèle théorique de l'évolution des populations
- Les facteurs de modifications des populations au cours du temps
- Le concept d'espèce
Quelle est la différence entre une population et une espèce?
1- Populations et espèces, deux concepts importants:
2e_partie_exo_1_nouvelle_caledonie_2013_triton
Pour en savoir plus sur les Tritons et les Salamandres:
https://www.lpo.fr/images/conservation/preservation/fiche7_urodeles.pdf
A retenir:
- Distiguer populations et espèces n'est pas chose facile. Les ressemblances entre individus sont parfois si importantes que la tentation est grande d'en faire des individus d'une même espèce.
- Souvent, les aires de répartitions différentes et la descendance fragile sont de bons critères pour distinguer deux espèces de deux populations.
- Par conséquent, on définira une population comme un groupement d'indivus capables de s'accoupler et d'avoir une descendance viable et fertile.
2- Un modèle théorique de l'évolution des populations:
- Le modèle mathématique trouvé par Hardy et Weinberg prévoit la stabilité de la féquence des allèles dans une population sous certaines conditions. Démonstration.
Cliquez sur le lien et faites ce TP:
TP_sur_la_loi_de_Hardy_Weinberg_
A retenir:
- Dans les populations eucaryotes à reproduction sexuée, le modèle théorique de Hardy-Weinberg prévoit la stabilité des fréquences relatives des allèles dans une population de génération en génération.
- Ce modèle est nous permet donc définir les conditions dans lesquelles le modèle ne s'applique pas et ainsi trouver les facteur d'évolution des populations.
Dans les populations naturelles, les conditions de vie ne correspondent pas aux conditions prédites par hardy et Weinberg.
3- Les facteurs de modifications des populations au cours du temps:
Un facteur biotique: la pression exercée par l'Homme.
Analysez ces documents :
De 1968 à 2002, la population de moustiques Culex pipiens L. est contrôlée dans le sud de la France par l’épandage d’insecticides organophosphorés sur les étendues d’eau dans lesquelles se développent leurs larves. On s’intéresse à la résistance développée par certains moustiques à ces insecticides dans la région de Montpellier.
À partir de l’étude des documents et de l’utilisation des connaissances :
|
Document 1 : Quantité d’estérases chez les moustiques étudiés dans la région de Montpellier
Les acetylcholine estérases (A et B) sont des enzymes naturellement produites par tous les moustiques qui possèdent donc un gène ACE pour acetylcholine estérase.
Les protéines de différents moustiques ont été séparées par électrophorèse. Les acetylcholine estérases (par la suite on parlera simplement d'estérase) apparaissent sous la forme de taches noires dont la taille est proportionnelle à la quantité d’enzyme produite par le moustique.
Document 2 : Étude de la mortalité des larves de moustiques dans la région de Montpellier
En 2002, des larves de moustiques ont été échantillonnées dans différentes communes de la région de Montpellier.
La carte ci-dessous repère les sites d’échantillonnage :
- La zone 1, située au nord, n’a jamais été traitée avec des insecticides organophosphorés.
- La zone 2, située au sud, a été traitée avec des insecticides organophosphorés depuis 1968. À cette époque, ces insecticides étaient très efficaces dans cette zone et tuaient la majorité des moustiques.
Des larves prélevées dans les zones 1 et 2 ont été soumises à une dose d’insecticide organophosphoré (cette dose suffisait à tuer presque tous les moustiques en 1968, dans toute la région). Vingt-quatre heures après traitement, on compte les larves survivantes. Les résultats sont présentés dans le tableau ci-dessous.
Communes |
Nombre total de |
Larves survivantes |
|
Zone 1 |
Notre-Dame de Londres |
196 |
41 |
Viols-le-Fort |
167 |
74 |
|
St Jean de Cuculles |
154 |
81 |
|
Zone 2 |
Prades-le-Lez |
132 |
112 |
Lattes |
137 |
95 |
|
Maurin |
227 |
227 |
|
Pérols |
168 |
147 |
D’après www.acces.ens-lyon.fr, consulté en octobre 2017.
Document 3 : Action des estérases sur le parathion
- Le parathion est, comme tous les insecticides organophosphorés, un ester qui altère le fonctionnement du système nerveux du moustique entraînant sa mort. Pour qu’il soit efficace, il doit pénétrer dans l’organisme de l’insecte et atteindre le système nerveux sous forme d’ester.
- Les estérases sont des enzymes qui catalysent des réactions d’hydrolyse comme celle présentée ci-dessous :
Document 4: Evolution de la fréquence des allèles du gène Ace (Acethylcholine estérase)
Sous l'effet de la dérive génétique :
Cliquez sur le lien ci-dessous pour simuler l'expérience de Peter Buri
T_Spe__SVT_RandomGeneticDriftDirections
Sous l'effet de la sélection naturelle:
Evolution des populations humaines:
Que montre la comparaison des génomes des populations de la même espèce?
Selon les estimations, la peste noire tua 40 % de la population européenne au xiv e siècle, et continua de sévir par flambées récurrentes sporadiques pendant 400 ans. Une autre hypothèse, soutenue par un modèle mathématique publié en 2003 par Alison P.
Loi de Hardy-Weinberg
La loi de Hardy-Weinberg décrit une population hypothétique qui n’évolue pas. Or, dans les populations réelles, les fréquences alléliques et génotypiques changent avec le temps, et ce, parce que les cinq conditions qui font qu’une population n’évolue pas sont rarement réunies. Ces conditions sont les suivantes :
- Il n’y a pas de mutation. Les mutations altèrent le patrimoine génétique en modifiant des allèles ou encore en supprimant ou en dupliquant des gènes complets.
- L’accouplement se fait de manière aléatoire. Si les individus s’accouplent de préférence avec des partenaires d’un même sous-ensemble de la population, comme des proches parents (autofécondation), le mélange des gamètes ne se fait pas au hasard et la fréquence des génotypes varie. (On appelle pangamie la rencontre aléatoire des gamètes et panmixie la rencontre aléatoire des individus.)
- Il n’y a pas de sélection naturelle. L’inégalité des chances de survie et de succès reproductif des individus porteurs de génotypes différents modifie les fréquences alléliques.
- La taille de la population est extrêmement grande. Plus la population est petite, plus le rôle du hasard dans les fluctuations des fréquences alléliques d’une génération à l’autre est important – un phénomène appelé dérive génétique.
- Il n’y a pas de flux génétique. Le flux génétique, c’est-à-dire le déplacement des allèles entre des populations, peut modifier les fréquences alléliques.
A retenir:
Dans les populations réelles, différents facteurs empêchent d’atteindre l'équilibre théorique de Hardy Weinberg:
- l’existence de mutations,
- le caractère favorable ou défavorable de celles-ci,
- la taille limitée d’une population (effets de la dérive génétique),
- les migrations
- les préférences sexuelles.
Les populations sont soumises à la sélection naturelle et à la dérive génétique.
4- Le concept d'espèce:
2e_partie_exo_2_amerique_sud_2017_nouveau_dauphin
A retenir:
- À cause de l’instabilité de l’environnement biotique et abiotique, une différenciation génétique se produit obligatoirement au cours du temps, autrement dit, la fréquence des allèles change dans des populations plus ou moins isolées génétiquement.
- C'est ce que Darwin a découvert: "la descendance avec modification par le biais de la sélection naturelle".
- Au cours du temps, cet isolement génétique est tel que les individus de deux populations différentes peuvent ne pas arriver à se reproduire entre eux, on peut alors parler d'espèces et non populations.
- Toutes les espèces apparaissent donc comme des ensembles hétérogènes de populations, évoluant continuellement dans le temps.
Conclusion:
L'apparition des espèces constitue véritablement le mystère des mystères pour le biologiste. Pourquoi? Parce que savoir comment de nouvelles espéces apparaissent est une chose qui échappe à notre vision du fait de la durée des phénomènes conduisant à la formation de nouvelles espèces. Ainsi, comme la dérive des continents, il faut se baser sur un certains nombre de faits pour conclure avec certitude à l'inéluctable évolution des génomes au sein des populations qui conduit inexorablement à la formation de nouvelles espèces.
Voici un schéma-bilan sur le chapitre 3 de TS, "l'évolution des populations", qui constitue une sorte de synthèse de plusieurs bouquins de TS mais aussi de Pascal Picq, ou de JC Gall.
Cette synthèse est aussi une simplification pédagogique accessible pour un élève de TS qui doit pouvoir refaire de mémoire un schéma similaire lors de l'épreuve du Bac.
Bonne utilisation!
Avis de naissance
Entrainez-vous! Essayez de définir:
Espèce ; spéciation ; population ; interfécondité ; fertile ; dérive génétique ; sélection naturelle ; isolement génétique ; barrière géographique ; effet fondateur.
Exo_2_1_metropole_2018_disparition__clairage_nocturne_
2e_partie_exo_1_nouvelle_caledonie_2013_triton
2e_partie_exo_2_amerique_sud_2017_nouveau_dauphin
2e_partie_exo_2_metropole_septembre_2016_le_grizzli
2e_partie_exo_2_polynesie_2018_moustique
2e_partie_exo_2_liban_2013_Vie_fixe_e_Age_croute_diable_de_Tasmanie
2e_partie_exo_2_nouvelle_caledonie_2018_syndrome_de_down_et_cancer
Rapport du WWF 2018:
http://www.wwf.fr/rapport-planete-vivante-2018
Extinction annoncée du rhinocéros blanc du nord
Notions essentielles:
- Dans les populations eucaryotes à reproduction sexuée, le modèle théorique de Hardy-Weinberg prévoit la stabilité des fréquences relatives des allèles dans une population.
- Mais, dans les populations réelles, différents facteurs empêchent d’atteindre cet équilibre théorique: l’existence de mutations, le caractère favorable ou défavorable de celles-ci, la taille limitée d’une population (effets de la dérive génétique), les migrations et les préférences sexuelles.
- Les populations sont soumises à la sélection naturelle et à la dérive génétique.
- À cause de l’instabilité de l’environnement biotique et abiotique, une différenciation génétique se produit obligatoirement au cours du temps.
- Cette différenciation peut conduire à limiter les échanges réguliers de gènes entre différentes populations.
- Toutes les espèces apparaissent donc comme des ensembles hétérogènes de populations, évoluant continuellement dans le temps.
Notions fondamentales:
- Mutation, sélection, dérive, évolution.
Objectifs:
- Il s’agit avant tout de mobiliser les acquis des élèves sur les mécanismes de l’évolution et de comprendre, en s’appuyant sur des exemples variés, que ces mécanismes concernent toutes les populations vivantes.
Comprendre et identifier les facteurs éloignant de l’équilibre théorique de Hardy-Weinberg, notamment l’appariement non-aléatoire, la sélection, la population finie (dérive). Extraire, organiser et exploiter des informations sur l’évolution de fréquences alléliques dans des populations. Questionner la notion d’espèce en s’appuyant sur lesapports modernes du séquençage de l’ADN.
Activités :
Comprendre et identifier les facteurs éloignant de l’équilibre théorique de Hardy-Weinberg, notamment l’appariement non-aléatoire, la sélection, la population finie (dérive).
Extraire, organiser et exploiter des informations sur l’évolution de fréquences alléliques dans des populations.
Questionner la notion d’espèce en s’appuyant sur lesapports modernes du séquençage de l’ADN.